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title: "Comment j'ai vécu mon confinement"
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date: 2020-05-15T23:45:59+02:00
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description: "Entre mars et mai 2020, une grande partie de la population française était confinée. Voilà comment je l'ai vécu."
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tags: ["confinement", "coronavirus", "3615maVie"]
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author: eorn
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draft: false
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Salut salut. Je vois ce blog comme un moyen de partage et d'expression.
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L'expression, on peut en avoir besoin en tant de crise (qu'elle soit mondiale ou personnelle).
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J'ai vu [Stéphane de nota-bene.org](https://nota-bene.org/Le-dernier-jour-du-premier-confinement) et [Tonton depuis sa cave](https://www.lacaveatonton.ovh/article/846-Le-confinement--comment-%C3%A7a-c'est-pass%C3%A9?/) expliquer *leur* confinement.
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Ça m'a donné envie, et puis ça peut être un moyen de faire un petit *pas de côté* à l'instar de [Framasoft](https://framablog.org/2020/05/09/faire-un-pas-de-cote/) (mais en moins bien, je débute juste !).
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## La logistique : une pièce pour tout faire
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Avec les premières annonces de notre ~~PDG~~ président, avec mon amoureuse on a décidé de se confiner ensemble.
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De mon côté je voulais (télé)travailler de la manière aussi efficace que possible, et vu que j'en avais déjà fait l'expérience dans mon appartement, on a opté pour se confiner tous les deux chez moi.
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Sauf que c'est un *une* pièce, c'est-à-dire que la chambre, le salon, la salle à manger, la cuisine, mon bureau, son bureau, c'est… la même pièce.
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Chic, les toilettes ont une porte.
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Et on a un petit balcon (pour afficher des [pancartes](/humeur/notes-hebdo/notes-hebdo-3/) pour le 1er mai par exemple hihi).
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Mais quand même, ça ne simplifie pas la vie.
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Nos rythmes étaient assez similaires : nous sommes tous les deux diurnes et commencions un peu à nous synchroniser.
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Mais lorsque je voulais me réveiller avant elle, pour travailler ou faire 2-3 trucs avant de travailler, c'était dans le noir, sur la pointe des pieds, à pas de loup.
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Et inversement pour elle, quand je voulais me coucher plus tôt (et lire dans le noir, c'est pas simple, demandez-lui !).
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Ça c'est pour l'organisation temporelle.
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L'organisation spatiale était plutôt correcte : une table, la seule de l'appartement, me servait de bureau et de table à manger.
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Merci les rallonges.
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Ma douce avait eu la lucidité de récupérer chez elle, juste avant le confinement, une longe planche de bois, qu'on a pu suspendre sur le dossier d'une chaise et un autre meuble : c'était son bureau.
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Sobre mais fonctionnel.
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## Semaine après semaine, la même rengaine
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Le confinement a été long quand même, non ?
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Nous on a trouvé que si, et surtout à partir de mi-avril.
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Au début c'était un mélange de rigolo et de captivant.
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En Bretagne, le virus n'était pas très répandu.
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Alors on ne craignait pas trop pour nous ou nos proches.
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Donc on n'angoissait pas trop quand les medias était de plus en plus en état d'urgence.
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On écoutait, lisait, regardait régulièrement les informations.
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Puis ça nous a saoûlé·e·s, on a commencé à nous informer un peu moins fréquemment, et je crois que ça nous a fait du bien.
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Le travail, c'est-à-dire la thèse pour moi, s'est fait de plus en plus difficilement.
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Le manque de contact humain, la perte de repères professionnels (rappelez-vous, bureau = table à manger et table à éplucher les patates), et puis l'impression qu'on se foutait un peu de moi.
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Soit on ne prenait pas de nouvelles de moi, soit on pensait que forcément ça allait très bien (un thésard confiné = un thésard dans son milieu naturel HAHAHA).
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Soit, et c'est quelque chose qui m'a pris beaucoup de temps surtout d'énergie, on me demandait de faire des choses absolument pas liées à mon boulot de thèse.
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Genre un site web pour un consortium quelconque formé pour lutter contre le Covid19, disons.
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Quand mon directeur de thèse m'a demandé ça, je ne pouvais pas trop refuser, c'était d'une part un projet noble et puis… c'était mon directeur de thèse.
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Même s'il m'appelait en dernier recours, sans me demander comment ça allait après 15 jours de confinement, ni personnellement ni professionnellement, je n'ai pas ~~pu~~ su refuser.
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J'ai uniquement su refuser les visios à 22 h, et c'est déjà pas mal.
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En gros, la thèse c'était compliqué : pas de motivation, pas d'aide extérieure (et même pire : mon directeur qui me demande de faire autre chose), perte des objectifs.
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Par contre, le reste allait plutôt bien !
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On n'a jamais cuisiné autant, que ce soit du rougail-saucisses, des lasagnes, du pain au levain, des crêpes…
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On a également beaucoup joué au palet breton, sport auquel j'étais vraiment nul, et j'ai un peu progressé.
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Pour une première expérience de vie commune, un bon gros *crash-test*, ça s'est carrément bien passé.
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On a pu faire quelques visioconférences : visio-apéro, visio-goûter, visio-jeu et même visio-petit-déjeuner.
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Dans ces visios on a parlé, avec divers cercles amicaux et familiaux, de travail (thèse ou antithèse ?), confinement et gouvernement qui chie dans la colle, de politique et d'autoritarisme, de projet idéal pédago-agricolo-rural…
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On s'est même donné le droit de s'organiser un mini fest-noz par webcam interposée avec monsieur X (qui se reconnaîtra :D) !
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Ces moments-là ont vraiment, vraiment fait du bien.
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## Qu'est-ce qui a changé ?
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Pendant ma thèse, je me suis posé de temps en temps les questions : suis-je à ma place ?
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Ne serais-je pas mieux à faire autre chose ?
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Le confinement a comme accéléré cette réflexion, l'a rendue plus importante.
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Je ne sais toujours pas quelle est la réponse, mais la question est indubitablement une question que je me pose presque à chaque instant maintenant.
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Côté interactions sociales, je me suis rendu compte de deux choses.
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La première, c'est que je suis un être social : malgré ma réserve, j'ai besoin de voir ou parler à des gens.
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Ce n'est pas forcément un besoin criant, mais c'est quelque chose qui m'impacte, parfois sans m'en rendre compte.
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Je peux devenir ronchonchon si je ne vois personne pendant longtemps, quoi.
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Par contre, la deuxième chose va dans l'autre sens.
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Je ne suis pas quelqu'un de tactile.
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Je suis plutôt content des gestes barrière : ne pas avoir besoin de serrer des mains ou faire des bises me soulage.
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Il n'y a plus d'ambiguïté maintenant : personne ne fait plus rien, et pour moi c'est plus simple.
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Voilà donc mes réflexions jusqu'à présent, cinq jours après la fin du confinement strict.
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J'espère que de votre côté le bilan est plutôt bon, que vous n'avez pas trop souffert de quelque manière que ce soit.
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